Lettre d’Analyse 16 : « L’impossible mobilisation collective de l’expertise française à l’international ? »
En 2008, Nicolas Tenzer remettait au gouvernement français le rapport qui lui avait été commandé 1 et lançait à cette occasion un pavé dans la mare : la France perdait du terrain sur le marché international de l’expertise, du conseil en politique publique, parce qu’elle en était largement restée à un modèle ancien de coopération institutionnelle. Ce modèle reposait le plus souvent sur l’envoi de coopérants résidents placés par la République auprès de gouvernements étrangers, formule coûteuse, par conséquent non durable et ne contribuant guère à l’émergence de compétences locales. Au lieu de construire des partenariats impliquant acteurs publics et privés, institutions, prestataires et entreprises, la France continuait à s’appuyer sur une machinerie lourde, régalienne, peu coopérative. Par ailleurs, les lieux de production des idées, d’élaboration des normes, des référentiels, des cadre-types des futurs marchés publics, du droit souple, n’étaient pas suffisamment investis par les spécialistes et nous subissions.